Les composants de l’Univers

Le système solaire

Le nuage d’Oort

Le nuage d'Oort

Le Nuage d’Oort, un énigmatique cocon du Système solaire

Le nuage d'Oort - Copyright Laurine Moreau

Le nuage d’Oort – © Laurine Moreau

Le Nuage d’Oort, du nom de l’astronome néerlandais Jan Oort qui en a postulé l’existence dans les années 1950, est une sphère colossale de corps glacés qui entoure notre Système solaire. Considéré comme la limite extérieure de celui-ci, il reste en grande partie théorique en raison de sa distance extrême et de la faible luminosité des objets qui le composent.

Origine et formation :

L’origine du Nuage d’Oort est étroitement liée à la formation du Système solaire. On pense que les objets qui le composent sont des restes du disque protoplanétaire initial, les mêmes matériaux qui ont donné naissance aux planètes. Ces corps ont été gravitationnellement dispersés vers les confins du Système solaire par les interactions avec les planètes géantes.

Composition et structure :

Le Nuage d’Oort est divisé en deux régions principales :

  • Le Nuage d’Oort interne: Plus proche du Soleil, il a une forme de tore et est la source des comètes à période courte.
  • Le Nuage d’Oort externe: Plus éloigné et sphérique, il est considéré comme la source des comètes à longue période.

La composition exacte du Nuage d’Oort est difficile à déterminer, mais on pense qu’il est principalement constitué de corps glacés, composés de méthane, d’ammoniac et d’eau. Ces corps sont souvent appelés des « comètes primitives » car ils auraient conservé la composition chimique de la nébuleuse solaire originelle.

Caractéristiques physiques :

  • Taille: Le Nuage d’Oort s’étend sur une distance immense, allant de 20 000 à 100 000 ua, soit environ une année-lumière.
  • Masse: Sa masse totale est difficile à estimer, mais on pense qu’elle représente une fraction significative de la masse de la Terre.
  • Température: Les températures dans le Nuage d’Oort sont extrêmement basses, proches du zéro absolu (-273 K).
  • Orbite: Les objets qui le constituent sont très faiblement liés gravitationnellement au Soleil et ont des orbites extrêmement allongées et aléatoires.

Phénomènes observables :

En raison de leur faible luminosité et de leur grande distance, les objets du Nuage d’Oort sont extrêmement difficiles à observer directement. Cependant, nous pouvons indirectement les étudier en observant les comètes qui pénètrent dans le Système solaire interne. Ces comètes sont supposées provenir du Nuage d’Oort et leur composition peut nous donner des indices sur la composition du nuage lui-même.

Evolution :

Des perturbations gravitationnelles causées par des étoiles passant à proximité pourraient entraîner la dispersion d’une partie des objets du nuage. De plus, les interactions gravitationnelles avec la Voie lactée pourraient également avoir un impact sur le Nuage d’Oort.

Missions d’exploration :

Jusqu’à présent, aucune mission spatiale n’a été spécifiquement conçue pour explorer le Nuage d’Oort. Cependant, de nombreuses missions ont étudié les comètes, qui sont considérées comme des échantillons du Nuage d’Oort. Parmi les missions les plus importantes, on peut citer :

  • Rosetta: Cette mission de l’ESA a étudié la comète Churyumov-Gerasimenko, offrant des informations précieuses sur la composition et la structure des noyaux cométaires. Notons que son atterrisseur s’est posé sur la comète en 2014 alors que son orbiteur a poursuivi les observations jusqu’en 2016.
  • New Horizons: Après avoir survolé Pluton en 2015, la sonde New Horizons a continué son voyage vers la ceinture de Kuiper (survol de Arrokoth en 2019), une région située entre Neptune et le Nuage d’Oort, offrant ainsi de nouvelles perspectives sur les objets aux confins du Système solaire.